Décès d’Aimée Pivert

Décès d’Aimée Pivert

Nous apprenons le décès d’Aimée Pivert, à l’âge de 95 ans. Résistante dans le Nord-Dordogne, elle fût notamment agent de liaison du Groupe Violette. Voici ce que nous en dit Pierre Thibaud dans un article publié dans Sud-Ouest ce vendredi 11 septembre 2020: 

« Samedi 5 septembre ont été célébrées les obsèques d’Aimée Pivert, décédée à l’âge de 95 ans. Aimée était née le 24 février 1925 dans le foyer de Fernand Boireau, boucher à Payzac, et de son épouse Antonia Chatenet.

La guerre interrompit en 1939 les études qu’elle poursuivait au lycée catholique Bossuet de Brive. Cet événement allait marquer pour la vie la jeune étudiante qui se trouva dès lors impliquée dans les prémices de ce qui allait devenir le maquis Dordogne Nord, et plus particulièrement le groupe de Payzac, Savignac, Lanouaille et Angoisse-Sarlande.

Elle en deviendra un précieux et courageux agent de liaison. La boucherie paternelle en était un des discrets points de rendez-vous. Elle tissa des liens particulièrement étroits et durables avec ce qui deviendrait en 1944 le fameux Bataillon Violette, du nom de guerre de son chef, René Tallet.

Bataillon Violette

À l’heure de ses obsèques, elle désirait pour son dernier voyage être accompagnée d’une photo de ce chef qu’elle admira et dont elle raconta toute sa vie les épisodes de ses combats et ceux de ses hommes au sein de la brigade RAC, jusqu’à la libération de poches de l’Atlantique au printemps 1945.

Elle a aussi emporté une photo de son fils Claude, décédé en 2011, qui était né de son union avec Raymond Pivert, dit Lachaud dans la résistance.

Avec la disparition d’Aimée Pivert, ce n’est pas une page, mais un livre qui se referme sur la mémoire du maquis de la région. Fidèle à jamais à ses amis de jeunesse et à leurs idéaux, elle n’eut de cesse de rappeler leur engagement et de défendre leur souvenir, blessée à la fin de sa vie par des opinions mettant en cause l’intégrité de leur combat, en particulier lors de la tragédie du Pont Lasveyras. Elle en fut le dernier témoin et emporte sans doute avec elle d’ultimes secrets. Elle était devenue le livre de vie de tous ses morts familiers qu’elle continuait à appeler par leurs prénoms 70 ans après.

Au cimetière, elle était accompagnée de porte-drapeaux de la Brigade RAC et de l’Union nationale des parachutistes. L’hommage qui lui a été rendu s’est terminé par la lecture du poème « Fraternité » de Charlotte Serre, résistante de Dordogne Nord, déportée à Ravensbrück. »

Le Bureau du CDM adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.

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