Stèle de La Rochemorel

A.N.A.C.R. Dordogne

15 juin 1944:

LAGORCE Marcel, 33 ans, est massacré par les Miliciens au lieu-dit « Le Moulinier », route de Plazac.

29 juin 1944:

Une forte colonne allemande, venant de Sarlat et se dirigeant vers Brive, surprend un groupe de Maquisards au barrage de Rochemorel et une bataille sanglante s’engage. Écrasés par le nombre, quelques Maquisards s’échappent par la Vézère. Les autres furent tués et leurs corps arrosés d’essence et brûlés. Il s’agissait de

BEILLON Henri

CAMIS Michel

GRANDET Maurice

KERN René

LIGEROT Georges

MONAMY Jacques

MAYET Yves

OLECHNOWICZ Edouar

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Mémorial de la Résistance

ROYE Alfred fut déporté à Mauthausen et y mourut le 21 août 1944.

LANXADE Pierre, représentant la direction départementale des F.T.P.F., de passage ce jour-là avec une délégation de l’Etat-major F.F.I. de la Dordogne, fut fusillé par un Milicien. Ses deux compagnons BOILET (Gisèle) de l’A.S. et Pierre MICHAUD (Normand) F.T.P.F. purent se sauver par la Vézère.

CHEMINS DE LA MEMOIRE

Au lieu-dit Rochemorel se trouve la stèle mise en place en hommage au neuf résistants abattus le 29 juin 1944 par le groupement Wilde de la 111e division blindée allemande et un enfant du pays, déporté à Mauthausen et décédé à Hartheim (Autriche) le 21 août 1944.

En cette fin de mois de juin 1944, des divisions allemandes remontent du Sud-Ouest vers la côte normande où les aliés viennent de débarquer. Elles sont harcelées par les groupes de résistants qui font tout pour retarder leur progression. 

C’est à cette même époque que les Allemands mettent en mouvement, en direction du Sarladais, le groupement Wilde qui avait remplacé, après le 10 juin 1944, la division « Das Reich » en Corrèze. il s’agit d’une unité spécialisée dans la répression des mouvement de Résistance. Il appartient, commela formation Bode, à la 111ème division blindée.

Placé sous les ordres du lieutenant-colonel Wilde, ce Kampfgruppe s’est révélé un des plus féroce de tous ceux ayant opéré dans la région. Il va laisser des traces sanglantes notamment dans le Montignacois.

En ce lieu, vers midi, le détachement nazi surprend un groupe de maquisards d’une quinzaine d’hommes commandés par Robert Bouchard (lieutenant « Prosper ») qui, selon un plan établi, est placé en surveillance de la RD 706 Les Eysies-Montignac, tandis qu’une embuscade attend la colonne ennemie à Tursac, sous des rochers bourrés d’explosifs surplombant la route le long de la Vézère. Mais les nazis ainsi renseignés par des délateurs à la solde de Vichy, empruntent un autre itinéraire. Venant de Sarlat, ils prennent la RD6 par Marquay et, silencieusement, moteur au ralenti, font irruption tout près du camp du maquis. Stupéfaits, les hommes de Prosper essaient de ripsoter à l’assaut des soldats allemands dont un tir de mortier ouvre une brèche dans le bâtiment de ferme où ils se trouvent.

Edouard Olechnowicz, réfugié polonais posté sur le rocher en surplomb avec son fusil mitrailleur et ses grenades, ralentit la progression des agresseurs, mais il est contraint de décrocher. Blessé, il succombera à ses blessures un an et demi après et repose aujourd’hui dans le cimetière de Peyzac. Fauchés  par les balles ennemies, sept combattants du maquis restent sur le terrain: cinq fusillés à l’intérieur des locaux, deux abattus à l’extérieur. Les nazis quittent les lieux après avoir incendié la ferme et brûlé sauvagement les corps des jeunes résistants.

Leurs noms figurent sur la plaque apposée sur la stèle avec celui d’Edouard Olechnowicz. 

A cette liste déjà longue, il faut ajouter le nom de Pierre Lanxade, alias « Georges » qui, à 28 ans, est alors le nouveau délégué départemental des FTP à l’Etat-Major départemental FFI.

Il est en mission sur le secteur en compagnie de deux autres membres de cet Etat-Major, René Boilet (« Gisèle ») et Pierre Michaud (« Normand »).

Leur voiture est malencontreusement interceptée par la colonne allemande. Ces derniers réussissent à se sortir indemnes de ce guêpier, mais « Georges », arrêté, est abattu sur place.

Un dernier nom est inscrit sur la plaque commémorative, celui d’Alfred Roye. 

Arrêté sur dénonciation par les SS le 17 février 1944, il est déporté à Mauthausen. Il est décédé le 21 août 1944 à Hartheim (Autriche). Il avait 60 ans.

Son épouse, Berthe, et sa belle-fille, Georgette, arrêtées et déportées en même temps que lui, ont survécu au traitement inhumain de l’enfer concentrationnaire nazi.

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