Hommage à Marguerite Eberentz

Hommage à Marguerite Eberentz

PÉRIGUEUX       Le hall rénové de la préfecture a été baptisé du nom de Marguerite Eberentz

Nancy Ladde, dans le journal Sud-Ouest, dans son édition de Périgueux du 18 septembre, relate l’hommage rendu à l’ancienne résistante Marguerite Eberentz à la Préfecture de la Dordogne:

« La Ville de Périgueux a déjà honoré depuis bien longtemps Marguerite Eberentz en nommant une rue à son nom dans le quartier du Grand Puy-Bernard. Mais, hier, c’est la préfecture de la Dordogne où elle a travaillé et fait acte de Résistance qui a rendu hommage à cette « héroïne», baptisant en sa mémoire son hall rénové (1). Née en 1895 à Bar-le-Duc, en Moselle, Marguerite Eberentz s’est réfugiée en Périgord avec ses deux soeurs et son père durant la Seconde Guerre mondiale. Chef du bureau des cartes d’identité à Périgueux, elle s’est engagée, sollicitée par le réseau Andalousie, dans la Résistance en 1942 et a agi au titre des Mouvements unis de Résistance (Mur) et du Noyautage des administrations publiques (le Nap).
Une oeuvre de réconciliation
Pendant deux ans, jusqu’à son arrestation en 1944, elle a aidé de nombreuses familles juives en faisant fuiter les dates des rafles ou en fabriquant de faux papiers. « Elle était à la fois une employée modèle et une résistante, battante la nuit », a relevé Marie Caresmel, la petite nièce de Marguerite Eberentz dont une partie de la famille vit toujours en Dordogne. Elle a réalisé de nombreuses recherches sur son illustre aïeule. Le seul témoignage de son action est venu de l’écrivain et journaliste Colombe Schneck qui a évoqué dans son livre, « Les Guerres de mon père », le rôle de Marguerite Eberentz dans l’aide apportée à sa famille.
« Le devoir de mémoire nous oblige à jamais, comme la reconnaissance de ceux qui n’ont pas fait semblant de ne pas savoir », a déclaré Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, la préfète de la Dordogne.
Arrêtée en février 1944 comme 16 autres fonctionnaires de la préfecture, Marguerite Eberentz a été déportée au camp de Ravensbrück. Elle a survécu à son enfermement de quinze mois. Faite chevalier de la Légion d’honneur en 1949 puis officier en 1961, elle a ensuite oeuvré pour la réconciliation entre les peuples allemand et français. Elle est décédée à Périgueux en décembre 1973. « C’est important de rappeler ces noms pour ne jamais les oublier», a souligné Colombe Schneck. Les lycéens de 1re S3 du lycée Bertran-de-Born de Périgueux étaient présents pour faire perdurer la « force de cet héritage » et faire vivre la mémoire de cette « femme de bonne volonté». »

Spread the love
Les commentaires sont clos.